Conseil régional de l'environnement et du développement durable de l'Outaouais

Connectivité Écologique Outaouais

Une solution fondée sur la nature, essentielle face aux changements climatiques

« Préserver la biodiversité c’est aussi nous préserver »

Office français de la biodiversité

 
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La connectivité écologique, qu’est-ce que c’est?

 
 

La connectivité écologique est définie comme étant le degré de connexion entre les divers milieux naturels d’un même paysage, selon leurs composantes, leur répartition spatiale et leurs fonctions écologiques.

 
 
 
 
 
 

… et un corridor écologique?

Les corridors écologiques sont des zones terrestres ou aquatiques, formées d’un ou plusieurs milieux naturels distincts. Identifiés et gérés à long terme, ils favorisent la connectivité entre les habitats, permettant aux espèces de circuler, de s’alimenter et de se reproduire. Les corridors s’étendent généralement entre deux « noyaux de conservation ». Ces noyaux sont des territoires protégés (ex. aire protégée, réserve faunique, parc, etc.) ou des points chauds de biodiversité qui assurent l’intégrité écologique des milieux naturels qui le composent et qui permettent la préservation des populations d’espèces fauniques et floristiques y habitant. Plusieurs activités peuvent avoir lieu au sein d’un corridor écologique à condition qu’elles soient réalisées en tenant compte des espèces, des habitats et de la connectivité entre ceux-ci. Ainsi, les corridors ne sont pas des freins au développement économique, mais plutôt une opportunité de redéfinir notre manière d’entreprendre nos activités pour qu'elles soient durables et compatibles avec les processus naturels. 

Attention! Il ne faut pas confondre les corridors écologiques avec les passages fauniques qui sont plutôt des structures construites pour favoriser le déplacement de la faune au-dessous ou au-dessus d’obstacles comme des routes. Un passage faunique peut toutefois se retrouver dans le tracé d’un corridor écologique.

Quels sont les avantages de maintenir et/ou de restaurer la connectivité écologique?

L’un des avantages principaux est de favoriser la résilience des espèces face aux changements climatiques. À mesure que le climat se réchauffe, de nombreuses espèces se verront obligées de migrer vers le nord pour retrouver les conditions dont elles ont besoin pour survivre. L’existence d’un réseau de corridors écologiques sera alors critique pour favoriser cette migration d’un milieu naturel à l’autre.

La connectivité écologique n’est pas seulement positive pour les espèces fauniques et floristiques, elle l’est aussi pour les humains. En effet, les milieux naturels offrent une multitude de bienfaits pour notre société, que l’on nomme « services écosystémiques ». La protection de la connectivité protège par le fait même ces services.

Vous avez des questions? Vous trouverez peut-être la réponse dans la Foire aux questions! 👇

 
 

Parmi les services écosytémiques, on retrouve…

La purification de l’air et de l’eau

Les forêts et milieux humides filtrent les polluants, améliorant ainsi la qualité de l’air et de l’eau potable. Par exemple, les tourbières absorbent les métaux lourds et les toxines, tandis que les arbres captent les particules fines dans l’air.

La régulation du climat

Les milieux naturels atténuent les effets des changements climatiques en absorbant le CO₂, en limitant les îlots de chaleur urbains et en réduisant les écarts de température. Les rivières et les zones boisées contribuent également à maintenir une humidité et une température plus stables dans leur environnement immédiat.

La prévention de l’érosion et des inondations

Les racines des arbres et la végétation riveraine stabilisent les sols et limitent l’érosion des berges. Les milieux humides agissent comme des éponges naturelles, retenant l’eau lors des fortes pluies et réduisant ainsi le risque d’inondations dans les zones habitées.

Le bien-être et la récréation

Les espaces naturels offrent des lieux propices à la détente et à diverses activités récréatives (ex. randonnée, canot, etc.). Ils contribuent au bien-être mental et physique des citoyen(ne)s tout en favorisant un sentiment d’appartenance à la nature et à son territoire.

 

 

Les enjeux de connectivité en Outaouais

 
 

Les activités humaines occasionnent la fragmentation des milieux naturels, c’est-à-dire le morcellement d’un grand territoire en plus petite parcelle.

Ce phénomène de réduction de la taille des îlots forestiers compromet l’intégrité des écosystèmes

  • Accentue la prédation;

  • Facilite l’introduction d’espèces envahissantes;

  • Modifie les conditions écologiques (luminosité, humidité, température) aux abords des zones déboisées.

Certaines espèces, comme l’orignal, souffrent particulièrement de cette fragmentation, car elles ont besoin de vastes territoires forestiers ininterrompus pour se nourrir et se déplacer.

En Outaouais, les causes de la fragmentation varient selon les régions.

  • Dans le sud, l’étalement urbain, le développement routier et l’agriculture grignotent progressivement les milieux naturels.

  • Dans le nord, ce sont principalement les coupes forestières et l’aménagement de routes d’accès pour l’exploitation des ressources qui fragmentent le paysage.

Une étude récente sur la connectivité écologique des Basses-terres du Saint-Laurent (province naturelle qui inclut le sud de l’Outaouais) a révélé qu’entre 2011 et 2021, la surface boisée totale avait augmenté (Oehri et al., 2024). Cependant, derrière cette bonne nouvelle se cache une réalité plus préoccupante : la taille moyenne des parcelles forestières a diminué, compromettant ainsi la connectivité des habitats.

La fragmentation est donc un enjeu majeur pour le sud de notre région, nécessitant une réflexion approfondie sur l’aménagement du territoire afin de préserver nos écosystèmes et la faune qui en dépend!

 
 
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Ce qui est fait à l’échelle du Québec

 

Initiative québécoise Corridors écologiques (IQCÉ)

Conservation de la nature Canada a initié l’Initiative québécoise Corridors écologiques (IQCÉ) en 2017. Celle-ci a lieu dans onze régions du Québec, dont l’Outaouais, et elle vise à proposer une « approche collective de l’aménagement du territoire », centrée sur la conservation de la connectivité écologique à travers la mise en place de corridors écologiques inter-régions.  

 
 
 
 

Orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT)

Les Orientations gouvernementales en aménagement du territoire (OGAT) définissent les grandes lignes à suivre pour guider les municipalités et les MRC du Québec dans leur planification territoriale. Mises à jour en 2024 par le gouvernement provincial, ces orientations remplacent une version devenue obsolète et visent à mieux répondre aux défis actuels du territoire.

Désormais, les municipalités doivent accorder une attention particulière aux enjeux environnementaux. Parmi les priorités figurent la résilience aux changements climatiques (Orientation 1) et la conservation des écosystèmes (Orientation 2). Chaque orientation est déclinée en objectifs et attentes spécifiques. Par exemple, l’une des attentes de la deuxième orientation encourage le maintien et le rétablissement de la connectivité écologique afin d’assurer la pérennité des espèces.

 
 
 
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Ce qui est fait à l’échelle de l’Outaouais

 

Depuis plusieurs années le CREDDO initie de nombreux projets en lien avec la connectivité écologique.
Voici quelques-unes de nos actions récentes.

 
 

Groupe de travail sur la connectivité écologique (GTCO)

Mieux relier la nature : un projet de connectivité écologique en Outaouais

Depuis septembre 2024, le CREDDO, en tant que maître d’œuvre de l’IQCÉ en Outaouais, a mis sur pied le Groupe de travail sur la connectivité écologique en Outaouais (GTCO). En plus de contribuer à la démarche de l’IQCÉ, le GTCO découle du volet connectivité du grand projet régional Kidjimaninan qui est piloté par la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg.

L’objectif du GTCO est d’identifier et de conserver les corridors écologiques essentiels au déplacement de la faune et à la préservation des écosystèmes à l’échelle régionale.

Ce projet rassemble une diversité d’acteurs clés : les MRC de la région, la Ville de Gatineau, l’UQO, le MELCCFP, la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg, ainsi que plusieurs organismes environnementaux et de gestion des bassins versants.

Une approche scientifique et collaborative

Le GTCO a sélectionné des espèces indicatrices pour représenter la faune des milieux naturels de l’Outaouais : cinq pour le sud et six pour le nord. Dans le sud, on retrouve l’ours noir, la martre d’Amérique, la grande musaraigne, la grenouille des bois et la salamandre cendrée, tandis que le nord est caractérisé par la martre d’Amérique, l’orignal, le loup, le castor, le grimpereau brun et le petit polatouche.

Grâce à la modélisation de leurs déplacements, une première carte des corridors écologiques potentiels a été réalisée pour la zone sud. Une analyse similaire est prévue prochainement pour le nord.

Les citoyen(ne)s au cœur du projet

La conservation de la biodiversité est une responsabilité collective. C’est pourquoi la participation citoyenne occupe une place centrale dans ce projet. Des événements de concertation ont été organisés pour recueillir les avis du public sur les corridors écologiques et les noyaux de conservation proposés. Trois ateliers de cartographie participative en présentiel ont permis aux citoyen(ne)s de s’exprimer sur la localisation et les limites de ces espaces de connectivité essentiels.

Afin de rejoindre les personnes n’ayant pu participer à ces ateliers, un webinaire a été diffusé en ligne. Il présentait la démarche d’identification des corridors, et son enregistrement est disponible.

Vous êtes également invité(e) à partager vos commentaires sur les choix de corridors et de noyaux directement sur notre carte interactive sur la plateforme Felt.
👁️💻
Jetez un oeil au tutoriel pour apprendre à utiliser la plateforme!

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Un outil pour façonner l’aménagement du territoire

À l’issue de cette démarche collaborative, les corridors écologiques sélectionnés seront transmis aux MRC afin d’être intégrés à leurs schémas d’aménagement et de développement (SAD). Le SAD est le principal outil réglementaire en la matière, conformément aux OGAT. L’objectif est de concilier aménagement du territoire et préservation des écosystèmes en tenant compte à la fois des besoins de déplacement et d’habitat de la faune et de la flore, ainsi que des usages du territoire par les citoyen(ne)s. Le CREDDO accompagnera les MRC de l’Outaouais tout au long de ce processus. Pour assurer la réussite de cette mission, notre conseiller en aménagement durable des territoires y consacrera les trois prochaines années, jusqu’en 2027, date limite pour l’adoption des OGAT par les instances concernées.

 

Zone de connectivité Plaisance-Tremblant

Aussi sous le parapluie de l’IQCÉ, la zone de connectivité Plaisance-Tremblant est un projet en collaboration avec Éco-corridors laurentiens, Conservation de la nature Canada et Canards Illimités Canada pour améliorer la connectivité entre le Parc de Plaisance et celui du Mont-Tremblant. À cet effet, un plan de connectivité est élaboré à l’heure actuelle pour prévoir des actions et une gouvernance propice à l’atteinte de ce but.  

Le projet est présenté plus en détails sur la page web qui lui est dédiée.


 
 
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Boîte à outils

 

Ces boîtes à outil ont été créées afin que les différents acteurs impliqués dans l’aménagement du territoire puissent contribuer à la conservation
des milieux naturels et des corridors écologiques.

 

Accompagnement pensé pour vous

Ressources documentaires

Plateforme de partage

 
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Vous avez une idée de projet portant sur la connectivité et les corridors écologiques?

Nous sommes à vôtre écoute, contactez-nous!

 
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Nos partenaires

Le Groupe de travail sur la connectivité écologique en Outaouais a été réalisé dans le cadre du projet Accélérer la conservation dans le sud du Québec (ACSQ), un projet de cofinancement dont le gouvernement du Québec y a investi plus de 144 M$ et en a confié la gestion à Conservation de la nature Canada. Le projet Kidjimaninan de la communauté Kitigan Zibi Anishinabeg a également contribué financièrement à la démarche de GTCO.

 
 
 
 
 
 

Ce projet est réalisé grâce à la participation financière du gouvernement du Québec, dans le cadre du programme Action-Climat Québec et rejoint les objectifs du Plan pour une économie verte 2030.