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Plusieurs d’entre vous l’ont vu : le CREDDO a pris position sur la réflexion quant à l’avenir du transport dans notre région. Notre position ne se résume pas à être contre la construction du nouveau pont. Nous appelons surtout à une réflexion globale sur le transport dans la région, en faisant différemment et mieux.

En moins de 24h, les retours de la communauté sont clairs : le nombre d'adhésions à notre bulletin, à notre page Facebook, le nombre de visites de notre site internet ont explosés. Merci pour votre appui.

Pour vous aider dans votre réflexion, nous vous avons préparé 9 questions/réponses.

 
  1. Pourquoi changer nos habitudes de vie?

Parce que la question de l’urgence climatique est partout, et 4 points majeurs sont à considérer :

  • Lègue pour les prochaines générations : la jeunesse nous demande d’agir.

  • La déclaration d’urgence climatique adoptée à Gatineau en novembre 2018.

  • Les infrastructures routières sont les premières touchées par les changements climatiques : fissures de plus en plus intenses avec le gel/dégel, routes détruites par les crues, accès barrés aux points stratégiques d'une ville (commerces et lieux d'emploi).

  • Les 43% d’émissions de GES du Québec qui sont dûes au transport.

Bref, nous devons faire notre part.


2. Pourquoi l’étude de 2013 sur le nouveau pont de l’île Kettle n’est plus à jour?

Parce que les conditions entourant l’aménagement ne sont plus les mêmes :

  • L'île Kettle est devenue une aire protégée depuis l’écriture de cette étude.

  • Ottawa a misé sur le transport en commun en investissant plus de 2 milliards de dollars (+ 4,7 milliards supplémentaires pour la phase 2) et n’a pas réservé le corridor pour relier à la 417.

  • Les deux maires des deux rives de la rivière des Outaouais ont fait le choix du train léger.

  • La mise en service du Rapibus est une option que nous devons bonifier pour sortir les gens de la congestion.

3. Mais, nous avons toujours développé notre ville autour de la voiture?

Oui, et nous avons atteint la limite de ce modèle. «Notre dépendance à l’automobile a créé des réactions en chaîne : étalement urbain, allongement des distances à parcourir, dépendance collective à l’automobile comme mode de transport, et saturation des infrastructures routières, nommément la congestion. Si les premières étapes ne s’imposent pas comme des problèmes aux yeux de tous, la congestion, elle, oui.

Lorsque le réseau est saturé, la réponse la plus courante est d’augmenter sa capacité en ajoutant davantage de voies, ou en construisant de nouvelles autoroutes pour le soulager. Entre 2001 et 2012, les dépenses québécoises liées aux travaux routiers ont ainsi été multipliées par sept (Gagnon et Pineau, 2013).»


Source : Vivre en Ville, inspirée de Société de transport de Montréal .s Raad, 1998

Source : Vivre en Ville, inspirée de Société de transport de Montréal .s Raad, 1998

4. Le transport en commun coûte cher?

En fait, c’est le contraire, Privilégier l’automobile coûte très cher à la société :

Quel est le coût de vos placements pour la société?

  • Si marcher vous coûte 1 $, la société paie 0,01 $

  • Si vous déplacer à vélo coûte 1 $, la société paie 0,08 $

  • Si prendre le bus vous coûte 1 $, la société paie 1,50 $

  • Si utiliser la voiture vous coûte 1 $, la société paie 9,20 $

*Source : Données compilées par George Poulos, dans la région métropolitaine de Vancouver

 5. Pourquoi le train est une priorité pour le développement de l’Ouest?

Il y a déjà un problème majeur de transport à Aylmer, qui va s’intensifier rapidement dans les prochaines années. Si on devait choisir un genre de rapibus 2.0 (donc l’autobus), oui ça coûte moins cher, mais on s’auto-congestionne aux goulets d’étranglement (les ponts), tellement on va devoir ajouter de bus.

C’est l’avantage du rail : capacité beaucoup plus grande, fiabilité, confort, beaucoup plus grand potentiel d’attirer des gens à faire le transfert de l’auto vers le transport en commun. À cela, j’ajoute l'effet structurant d'un développement dans l'Ouest, notamment les retombées pour la collectivité : consolidation des milieux desservis et de leurs identités, optimisation de l'utilisation du territoire par l'offre d'opportunité de densifier, modifier la répartition modale et impacts positifs sur l'environnement.

En gros, nous devons attendre les conclusions de l’étude de l’Ouest qui est en cours.

NB : Ottawa veut éliminer la présence d’autobus au centre-ville. Imaginer si notre proposition consiste à en augmenter drastiquement le nombre... ils vont capoter !

6. Un nouveau pont va régler la problématique de circulation dans l’est de la Ville de Gatineau?

« Si les politiciens proposent des autoroutes, c'est qu'ils savent que certains électeurs, pris dans la congestion, veulent des solutions », note M. Savard, de Vivre en Ville. « Alors on élargit, ça semble logique. Sauf que toute l'Amérique du Nord le fait depuis des années et ça ne marche pas. C'est une réponse populiste à un problème complexe. C'est ça qui est déplorable dans ces déclarations. Je m'excuse, mais c'est ce que démontrent les analyses. »

  • Transport collectif : déjà pleins d’indicateurs positifs à Gatineau (hausse continue de l’achalandage, plafonnement des nouvelles immatriculations)

  • Nouveau pont : solution à très court terme

    • le lendemain de son inauguration, ce sont des milliers de personnes qui refont le choix de l’auto-solo

    • pas vrai que ça va être utile au transport en commun, au contraire ! il va nuire énormément en diluant la demande

  • La priorité : financer les projets en transport collectif pour améliorer la situation partout à Gatineau (Prolonger Rapibus, train léger, élargissement du pont Alonzo)

  • Nos investissements en transport doivent servir à déplacer des gens, et non des voitures. On ne peut pas refaire les mêmes erreurs que dans le passé et dire que c’est devenu une solution, ça n’a aucun sens.

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7. Vivre près d’une route congestionné : quel est l’impact sur la santé ?

Simple à démontrer (malheureusement) :

  • augmentation de 15 à 25 % du risque de contracter une maladie mortelle en vivant près d’une voie polluée

  • Cette image qui montre le taux de polluant sur la région montréalaise. On y voit clairement les autoroutes qui apparaissent en rouge sang :


8. Qu’est-ce que le phénomène de la circulation induite?

Le trafic induit désigne le volume de trafic supplémentaire généré par la création ou l'amélioration d'une infrastructure de transport, quel que soit le mode de déplacement concerné (route, rail, vélo, marche, etc.). Ce phénomène d'induction de trafic permet d'expliquer que, dans certains cas, l'augmentation de capacité d'une infrastructure de transport – par exemple d'une route – ne diminue pas la congestion de celle-ci, puisqu'elle attire de nouveaux usagers qui s'en étaient détournés du fait de l'encombrement.

Pour en savoir plus: à la radio et en France.

9. Les similarités entre le 3e lien de Québec et le 6e pont Ottawa-Gatineau

Voici une courte  revue de presse du Journal de Québec sur le 3e lien. Privilégier l’automobile coûte très cher à la société (Journal de Québec, 1 mai 2017)

Le troisième lien ne réglera rien, 12 experts soutiennent que la congestion redeviendra vite aussi intense à cause de l’étalement urbain (Journal de Québec, 19 juillet 2018)

Des experts réfutent des propos de Legault sur les autoroutes (La Presse, 28 septembre 2018)

La fatalité du trafic (Le soleil, 30 septembre 2016)

Dès que l’on s’attarde à la question de l’augmentation des infrastructures routières, on arrive au même conclusion. #don’tfeedthebeast



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